Cette province avait le nom de Franche et elle l'était en effet, les rois d'Espagne en étaient plutôt les protecteurs que les maitres. Voltaire

devise : Comtois rends-toi, nenni ma foi


Carte Postale éditée d'après un tableau de Fernand MICHALET
quelques grandes dates :

1482 : le traité d'Arras laisse la Comté à la France comme dot de Marguerite d'Autriche, fiancée au Dauphin Charles, fils de Louis XI.
1493 : Le traité de Senlis restitue la Franche-Comté aux Habsbourg.
1537 : réunion de la terre de Saint-Claude à la Franche-Comté.
1595 : Henri IV déclare la guerre à l'Espagne.
1598 : traité de paix de Vervins entre l'Espagne et la France. La Franche-Comté devient la pleine propriété de Isabelle Claire Eugénie, fille de Philippe II, Roi d'Espagne.
1621 : La Franche-Comté redevient propriété de royaume d'Espagne.
1668 : première conquête de la Comté par Louis XIV mais le traité d'Aix-la-Chapelle laisse la Comté à l'Espagne.
1674 : deuxiéme conquête de la Comté par Louis XIV.
17 septembre 1678 : le traité de Nimègue céde la Comté à la France.


Son article 11 est ainsi rédigé :

Ledit Seigneur Roy Très Chrétien retiendra, demeurera & jouira effectivement de tout le Comté de Bourgogne vulgairement appelé la Franche Comté & les Villes, Places & Pays en dépendants y compris la ville de Besançon & son district, comme aussi les Villes de Valenciennes & ses dépendances, Bouchain et ses dépendances, Condé et ses dépendances, qouy que cy devant prétendu membre de la Chastellerie d'Ath, Cambray et le Cambretis, Aire, Saint Omer & leurs dépendances, Ypres et sa Chattellerie, Wavirck &Warneton sur la Lys, Poperinghen, Bailleu & Caffel, avec leurs dépendances, Bavay & Maubeuge avec leurs dépendances.
ce traité a été signé pour la France, par le Sieur Comte Destrades, Maréchal de France, le Sieur Colbert, Marquis de Croissy, Conseiller Ordinaire au Conseil d'Etat, le Sieur Desmesme, Comte d'Avaux, Conseiller au Conseil d'Etat; pour l'Espagne par le Sieur Dom Pablo Spinola Doria, Marquis de Los Balbases, Duc de Sesto, Seigneur de Ginosa, Casalnosetta & Pontecurone, le Sieur Dom Gaspard de Tebes, & Cordoüa Tello & Gusman, Comte de Venazuza, Marquis de la Fuente, Seigneur de Lerena de la Maison d'Arrucas des Iles de Guadalupa & Mataglione, Maitre perpétuel de la vicsote, Majeur perpétuel & Grand Ecrivain de la ville de Séville, le Sieur Dom Jean Baptiste Christin Chevalier, Conseiller au Conseil Suprême de Flandres près du roi d'Espagne & de ses Conseils d'Etats & Privé au Pays-Bas.

Les deux dessins ci-dessous ainsi que leurs explications respectives sont extraites du livre intitulé
"VOYAGES PITTORESQUES ET ROMANTIQUES DANS L'ANCIENNE FRANCE"
FRANCHE-COMTE
par MM CH. NODIER, J. TAYLOR et Alph. DE CAILLEUX
à PARIS
de l'Imprimerie de J.DIDOT L'AINE, Imprimeur du ROI
rue du Pont de Lodi, N°6
MDCCCXXV
(1825)
Frontispice de Franche-Comté
Le frontispice représente le type de la première architecture chrétienne. D'abord l'on transforma quelques temples païens en église, puis l'on bâtit des églises avec les ruines des temples qui s'écroulaient, ou que les peuples du nord renversaient au moment où leurs hordes couvraient le midi de l'Europe. Ces premiers édifices furent nommés baptistaires , parce que le peuple y accourait en foule pour y recevoir le premier sacrement chrétien.Le genre d'architecture de notre frontispice est des sixième et septième siècle Selon la coutume des Grecs du Bas-Empire, la sculpture du fronton représente l'Apocalypse ; au dessous est écrit : Ego sum A et W. En France, vers le huitième et le neuvième siècle, ont trouvait plus souvent ce verset de l'écriture : Ego sum qui est, qui erat, et qui venturus est. Sur la corniche supportée par les colonnes, des lions dévorent des chevaux, figures symboliques des premiers âges. les bases sont soutenues par des lions, autre symbole de la force de la religion chrétienne. Au milieu du monument est la statue représentant la province, portant à la main droite un glaive, emblème de son génie militaire ; une couronne est décernée à ses hommes lettrés ; les productions de son sol sortent d'une corne d'abondance ; une charrue est à ses pieds ; et dans le fond l'on aperçoit la chaîne du Jura ; entre les colonnes et au centre du stylobate, des médaillons et un bas relief donnent la représentation du site de quelques ruines, mais auxquels se rattachent quelques vieilles chroniques ou des faits honorables pour la province. Ce sont les châteaux de Tôle, de Chevroz, de Ramelet, du Pin, les tours de Montmorot, de Roset, et les ruines de Monnet-le-Château. La planche de détails donne deux chapiteaux ; le grandiose de la représentation du Christ et de la Vierge au milieu de ces anges qui soutiennent la tailloir. J.TAYLOR. ALPH DE CAILLEUX
Explication de la vignette Au milieu d'une médaille qui représente la mort du brave Capitaine Lacuzon, et dont l'exergue porte : Dulce est pro patria mori, un guerrier se précipite du haut d'un rocher dans un abyme. Ce fut ainsi que se termina la vie d'un homme qui combattit pendant sept année pour la liberté de son pays. Au-dessus de cette médaille est attachée aux branches d'un pin du nord, emblème des montagnards, la devise de Besançon. Les armes de Charles-Quint sont appendues à un mélèze et du coté opposé un arbre, dépouillé de feuilles, indique la campagne de la conquête de 1673, qui se fit en hiver. Le double aigle indique la diète germanique. Au-dessous le génie de la province est entouré des trophées des principales villes de la FRANCHE-COMTE : Besançon, Dole, Lons le Saulnier, Vesoul et Gray. Nous devons l'élégance qui se fait remarquer dans l'ajustement de ce dessin à M. Charles Percier, qui a bien voulu se distraire un moment de ses admirables travaux pour nous aider à élever le monument que nous avons consacré à la patrie. Nous sentons d'autant plus le prix de cette faveur que M. Charles Percier a déjà payé sa dette à son pays, et qu'il est du petit nombre de ces hommes qui ont le bonheur de connaître l'opinion de la postérité sur les ouvrages par la gloire qu'ils ont acquis